Le Corbeau

Le corbeau

Aujourd'hui, nous allons parler du corbeau. En hébreu, il se nomme`Oreb [o-rabe'].

Quels sont les caractéristiques de ce volatile? Le terme « corbeau » désigne en réalité près de 130 espèces de corvidés, de la famille des passereaux. Ils sont omnivores et mangent presque tout. En Israël, outre le corbeau commun, il existe également le grand corbeau (corvus corax). Il est l'un des plus grands. Il peut mesurer jusqu'à 69 cm de long avec une envergure pouvant aller jusqu'à 160 cm. Son bec est fort et épais.

En général, le corbeau possède un caractère affirmé. Il est curieux, frondeur, il sait faire des choix qu'il est capable d'anticiper. Son regard oblique et son bec puissant, sa couleur d'un noir profond, lui donne un aspect agressif qui provoque instinctivement un sentiment de crainte. Savez-vous qu'il peut apprendre à imiter la voix de l'homme? Incroyable, non!

Que nous révèle la Parole à son propos? Il est mentionné onze fois dans la Bible.

Nous le découvrons dès la Genèse, dans l'arche de Noé. En fait, le corbeau est le premier oiseau envoyé en éclaireur par Noé. Nous le lisons dans Genèse 8:7 « Il lâcha le corbeau, qui sortit, partant et revenant, jusqu'à ce que les eaux eussent séché sur la terre ». Si nous examinons plus en profondeur ce passage, nous constatons que le corbeau, à l'opposé de la colombe, n'a apporté aucun message de renouveau, aucune espérance. Il s'est contenté d'aller et venir sans se soucier de celui qui l'avait envoyé.

Si vous effectuez des recherches, vous apprendrez que le corbeau se plaît dans les charniers. Il profite de toutes les opportunités qui s'offrent à lui pour satisfaire ses besoins.

Comme nous l'avons indiqué en introduction, certaines de ses caractéristiques sont semblables à celles des Humains. Il est curieux, rebelle, calculateur, il utilise sa puissance et sa force pour attaquer les petits, les faibles, il vole ce qu'il désire posséder… Si la colombe (que nous avons étudié précédemment) possède des attributs de Dieu, que nous sommes encouragés à porter, le corbeau, lui, est totalement à son opposé. D'ailleurs, même sa couleur est contraire à celle de la colombe. L'une est d'une blancheur immaculée, pure, tandis que l'autre est noir, comme les ténèbres.

Nous le retrouvons également auprès d’Élie (1 Roi 17:3-6). Je vous invite à relire ce passage afin de comprendre le récit. Pour protéger Élie de la colère du roi Achab, Dieu l'envoie se cacher au torrent de Kerith (Kĕriyth - [ker-eeth']), face au Jourdain. En hébreu, Kerith est un nom propre. Il est tiré du verbe Karath qui signifie: retrancher, être coupé de, expulsé, mais aussi rompre…

Dans ce lieu de solitude, le prophète est mis à l'abri par Dieu. Durant tout le temps de son séjour au torrent, il est nourri matin et soir par les corbeaux qui lui apportent de la viande et du pain.

Si nous prenons le contexte biblique, nous devons savoir que le corbeau est un animal déclaré impur par la loi de Moïse (Lévitique 11:15; Deutéronome 14:14). Je pense que si Élie avait eu le choix, il aurait préféré être ravitaillé par une colombe ou par un ange. D'où venait la viande? D'un charnier? Et le pain? Je ne crois pas que Dieu aurait permis cela. Je suis persuadée qu'il a fourni, lui-même, la nourriture aux corbeaux. Lorsque nous examinons l'attitude de ces volatiles, il est clair qu'en d'autres circonstances, ils auraient gardé la viande pour eux, mais, dans ce cas précis, ils se sont montrés obéissants à l'ordre de leur créateur. Le corbeau que l'on traite souvent de porte-malheur, est ici un instrument de bénédictions entre les mains de notre Seigneur.
Notre Dieu pourvoit en toutes choses, même aux petits des corbeaux, oiseaux si mal-aimés. Le Seigneur l'atteste dans Luc 12:24: « Considérez les corbeaux; ils ne sèment ni ne moissonnent, et ils n'ont point de cellier ni de grenier, et Dieu les nourrit ; combien ne valez-vous pas plus que des oiseaux! »

Dans cette histoire vécue par le prophète Élie, je vois une image de la vision de Pierre décrite dans le Nouveau Testament (Actes 10:10-20). Ne regardons pas comme impur ce que Dieu a rendu pur. Ne rejetons pas les incroyants et ceux qui sont « différents », car le Seigneur peut non seulement les utiliser pour nous bénir, mais aussi les accueillir dans la famille de Dieu. Dans les actes, Pierre a compris que le salut est aussi adressé aux gentils, car Jésus-Christ est venu pour sauver TOUS les hommes, quels qu'ils soient.

J'aimerais compléter cet épisode du torrent de Kerith. Nous avons lu que les corbeaux ont apporté du pain, de la viande, et que le cours d'eau abreuvait le prophète.

Dans le désert de la vie, dans les épreuves, nous sommes nous aussi mis à part, sous la protection divine et nous sommes nourris par Christ (Matthieu 4:4; Matthieu 26:26). Lisons ce passage dans Jean 6:57-58: « Comme le Père, qui est vivant, m'a envoyé, et que je vis par le Père ; ainsi celui qui me mange vivra par moi. C'est ici le pain qui est descendu du ciel. Ce n'est pas comme vos pères qui ont mangé la manne, et ils sont morts; celui qui mangera ce pain vivra éternellement ». Christ est notre pain et le Saint-Esprit est l'eau divine qui nous abreuve. Même dans les temps difficiles, nous ne sommes pas abandonnés. Nous sommes le temple du Saint-Esprit, placés EN Christ par notre Père Céleste. Nous sommes à l'abri, nous mangeons et buvons la Parole de vérité faite chair, Christ lui-même, nous ne craignons rien. N'est-ce pas encourageant? Nous avons un rocher sûr et solide où nous sommes en sécurité. Je vous laisserai ce dernier verset tiré des Psaumes et qui s'adresse à notre Dieu.

Proclamez-le en tout temps: « Sois pour moi un rocher qui me serve d'asile, où je puisse toujours me retirer ! Tu as résolu de me sauver, car tu es mon rocher et ma forteresse » (Psaume 71:3). Amen!